Young Earl Grey[AUS]

  • Illustration

Chronique

Le 04.11.2019 par JULIETTE MANTELET

Explosion de couleurs pop en ce lundi gris de novembre avec les illustrations ultra fun de l’australienne Rhea Isaacs, alias Young Earl Grey. À contempler avec une musique funk ou disco en fond sonore.  Un art de la joie d’une presque femme des années 1980.

BACK TO THE 80’S

Le fun et l’humour parcourt l’œuvre de Rhea. Un exemple ? Le choix de son pseudo. Inspiré à la fois d’un des mecs de sa mère, qui se proclamait « Earl », l’équivalent de Lord, d’une terre en Angleterre. Et de sa passion pour « Pirates des Caraïbes », films dont l’univers est ponctué de Lords anglais et où une intrigue entière est consacrée au commerce du thé. Young Earl Grey est né.

Le monde illustré de la jeune femme est explosif, nostalgique, joyeux et pop. Elle souhaite avant tout faire revivre des souvenirs d’enfance à son public. Et notamment des souvenirs des années 80. Née en 1991, Young Earl Grey parle à l’époque « d’une gueule de bois des années 80 ». Elle ne regardait que des films de ces années-là : « E.T », « Retour vers le futur » … Elle a grandi avec cette culture et l’a complètement absorbée. La musique, les publicités, les films à la TV, sont pour elle des souvenirs aussi évidents que sa première fois à vélo. Comme la photographe Billie Thomassin, Young Earl Grey adore l’enthousiasme des eighties. Cette musique libre, bruyante et joyeuse. La jeune trentenaire se sent d’ailleurs bien plus proche de la génération eighties que des « Millennials » de l’ère du tout numérique, elle qui n’a eu un téléphone portable qu’au lycée. Elle parle de notre génération comme de la « dernière génération analogique ». La dernière à ne pas avoir peur de jouer dehors et de sortir toute la journée avec ses amis, loin des écrans.

Young Earl Grey privilégie le format affiche : A4, A3 ou portrait. Il lui rappelle justement un de ses moments préférés d’enfant : la visite au vidéoclub pour choisir une tonne de films. En fonction, bien sûr, des couleurs et des couvertures des VHS. « Chacune de mes illustrations pourraient être la pub ou la couverture d’un film qui n’existe pas » explique-t-elle. Par ses couleurs explosives, Young Earl Grey veut voir la vie en rose et vieux. Ses dessins hyper colorés illustrent tout simplement la manière dont elle préfère se rappeler des choses du passé. Elle ne retient que le bon et le joyeux. Et donne dans ses dessins une version plus saturée et chaleureuse de ses souvenirs. C’est un univers éclatant, où tout est beau, cosy et rassurant, notamment par ses références si nombreuses qui nous parlent tant. Les looks de « Grease », un style de film d’animation, entre « Sailor Moon » et « One More Time » de Daft Punk. On a la même sensation qu’à la fin d’un bon film. L’impression un peu floue d’un passé retrouvé.

 

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