Sergey Neamoscou[RUS]

  • Photographie & Cinéma

Chronique

Le 16.10.2018 par Juliette Mantelet

Une pastèque dégustée, un sourire esquissé, un parapluie abandonné, une pause-clope appréciée, autant d’instants simples mais décisifs immortalisés par le photographe russe Sergey Neamoscou et son grain si particulier, hors du temps, réconfortant.

Photographe émotionnel

Sergey fait partie de ces photographes qui possèdent une patte distinctive évidente et bien à lui. La sienne se compose de flous artistiques et d’un grain très prononcé. Réalisés à l’argentique, ses clichés se chargent d’une nostalgie folle. Il compose des photos à la technique imparfaite, comme la vie. Il joue avec les codes techniques pour faire naître des émotions. Il est le photographe de la vie fugace, des instants joyeux sous le soleil d’été et des journées grises d’hiver, des coups durs et des coups d’éclats, des petits instants et de la fragilité.

Toutes ses photos peuvent se lire comme une seule et même histoire. Celle de ces moments arrêtés, envolés que l’on voudrait revivre. Sous sa pellicule, lumière d’un moment d’espoir et tristesse du quotidien se côtoient, magnifiquement contradictoires. L’harmonie de ses images naît de leur douceur envoûtante et d’un même apaisement ressenti immédiatement à leur vision. C’est l’obscure clarté baudelairienne d’un dimanche de pluie, la beauté d’un paysage vu brouillé à travers les gouttes de pluie ou les larmes. Plus que des réalités nettes, ce sont des sensations bien connues de tous que Sergey nous fait éprouver. On se sent bien en regardant ses images éblouissantes de lumière, c’est la vie, avec ses hauts et ses bas, bouleversante.

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