Sarah Balhadère[FRA]

  • Photographie & Cinéma

Chronique

Le 03.12.2019 par JULIETTE MANTELET

Sarah, c’est la photographe du voyage et de l’évasion. L’éternelle baroudeuse qui parcourt le monde pour le capturer dans sa caméra, comme pour tenir une sorte de journal intime imagé. On présente aujourd’hui sa dernière série, réalisée en Chine au printemps, alors que Sarah est déjà repartie en Argentine. Et c’est même entre deux avions que nous avons échangé pour cet article.

PARIS – NANKIN

Cette série, intitulée « Nanging Road », Sarah l’a réalisée à l’occasion d’un mariage d’amis à Nankin, à l’est de la Chine. De là, elle a fait un road trip et s’est immergée dans la culture chinoise. Son plus beau souvenir ? Le lever de soleil à 5h du matin en haut des montagnes jaunes de Huangshan. Le titre de sa série est un mix entre cette ville de Nankin, où elle a shooté en grande partie et la route, point de départ de son travail.

Comme tant d’autres avant elle, l’arrivée en Chine fut pour Sarah : « un vrai choc culturel ». Elle débarque à Shanghai, où tout va vite, où tout est plus grand, où il y a du monde partout. Comme sur une autre planète. Une ville où l’on croise même des gens qui sont là pour dire aux autres « où il faut qu’ils marchent, qu’ils traversent » … Mais ce qui a surtout frappé l’artiste, c’est ce contraste permanent entre modernité et tradition. Les paradoxes de la Chine. À la manière de Nguan à Singapour, Sarah se concentre sur le traditionnel. Avec la couleur rouge comme fil conducteur, évident mais efficace. C’est la Chine à taille humaine, à l’image de cette femme qui étend son linge en pleine rue. Loin de l’Asie futuriste et des villes néon de Matthieu Bühler et Marilyn Mugot, un calme apaisant se dégage contre toute attente des photos de Sarah à la douce lumière naturelle. À l’opposé de l’image que l’on a de la Chine, souvent grouillante et bruyante dans nos esprits d’européens. Les humains qui peuplent son travail sont calmes, apaisés, tranquilles. Pris dans leurs activités quotidiennes et traditionnelles : pêche, parades, promenade… Tout est en ordre.

Par-dessus tout, Sarah aime photographier les gens dans la rue. Elle les prend sur le vif, de dos. Ou leur demande de les photographier et leur précise alors qu’ils ne doivent surtout pas faire attention à elle. Si la jeune femme chérit le voyage, c’est justement parce qu’il l’invite à aller plus vers les autres, à sortir de sa zone de confort, à photographier d’autres humains que sa famille et ses copines. Et surtout, il l’autorise « à être dans un état d’émerveillement perpétuel ». Gardons notre âme d’enfant.

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