Rei Paris[FRA]

  • Mode

Chronique

Le 19.12.2019 par Juliette Mantelet

Si Charlotte Jabre a créé Rei, sa marque de mode, c’est avant tout par coup de cœur pour une pièce bien particulière : le kimono. Et aussi par un beau concours de circonstances, car Charlotte ne vient pas du tout du milieu du textile à l’origine. On vous raconte cette histoire entre le Japon et Paris.

KIMONO IS… THE NEW PETITe ROBE NOIRE

Au départ, Charlotte était graphiste dans le milieu de l’édition. Et puis un jour, elle est partie au Japon et ce voyage a tout bouleversé. Elle est tombée irrémédiablement amoureuse de ce pays, de sa culture, de sa gastronomie… Après 12h d’avion, elle s’est sentie « catapultée au bout du monde ». Immédiatement. « Tu arrives sur un archipel avec une vraie culture insulaire. Dès ton arrivée, tu es ailleurs ». Elle raconte avoir ressenti pendant son séjour un réel sentiment de sécurité, d’apaisement, de calme. Même sur le carrefour Shibuya, pourtant le plus grand du monde. Un pays serein donc, où l’imagination se laisse aller… Là-bas, Charlotte a acheté dans une friperie des kimonos traditionnels, très simples, qu’elle a complétement intégré dans son vestiaire dès son retour. Elle les portait tout le temps, comme n’importe quelle veste. Et recevait plein de compliments. Cette pièce, elle l’adore depuis ses 8 ans déjà, quand sa maman leur en avait réalisé un à toutes les deux.

L’année d’après, une de ses amies fêtait les 1 ans de sa fille et Charlotte, comme cadeau, lui a confectionné un mini kimono qui a remporté un succès fou. Quelques mois plus tard, une autre de ses copines organisait un pop-up store pour Noël avec sa marque. Il lui manquait des créateurs, Charlotte s’est alors proposée avec ses kimonos pour enfants. Entièrement faits à la main. L’idée était lancée. Charlotte a ensuite quitté son job chez Ventes Privées, a trouvé ses partenaires et a fondé Rei.

Depuis le début, Charlotte travaille avec le même atelier parisien, avec lequel elle entretient une vraie relation. Ses kimonos sont « Made in Paris ». Les matières qu’elle utilise lui viennent d’un fournisseur qui possède un énorme entrepôt, une « vraie caverne d’Ali Baba« , rempli des stocks de grandes maisons. Ainsi, le vinyle de son blouson Loulou vient de chez Courrèges. Et comme ça, Charlotte ne produit pas à nouveau pour ses créations. Ses pièces, elle souhaite en faire de vrais intemporels. Et que le kimono devienne la nouvelle petite robe noire. Il s’adapte selon elle à toutes les morphologies grâce à sa ceinture qui souligne la taille. Et pour celles qui ne trouveraient pas cette pièce si facile à porter, Charlotte imagine aussi des vestes et des manteaux japonisants qui empruntent des détails au kimono traditionnel. Le col par exemple, si caractéristique. Elle simplifie, épure, « parisianise ». Et défend les coups de cœur, comme celui qu’elle a vécu, plutôt que les coups de mode. Pour les femmes simples qui aiment l’art et le beau plutôt que le plus, le plus, le toujours plus…

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