Pendentif[FRA]

  • Musique

Interview

Le 13.11.2013 par Anne Bubaire

« Un joyeux Club des 5 » dit leur dossier de presse (DP, qu’on dit dans le jargon), mais nous ne verrons que deux larrons fièrement montés de Bordeaux. La charmantissime Cindy à l’air ingénu et au sourire mutin accompagnée du ténébreux Ariel, nous reçoivent au sommet de cet étrange serpentin vert fluo qui s’impose sur les berges de Seine à hauteur du Wanderlust. L’une est la voix qui fait briller Pendentif, l’autre les doigts qui martèlent le clavier. Et malgré des interviews à la chaîne cet après-midi là, ils répondent à nos questions avec une fraîcheur et un enthousiasme à vous coller un sourire jusqu’au coin de l’œil.

« Il faut sacraliser les moments insignifiants… »

Pendentif, c’est un bijou mais c’est aussi un groupe de 5 potes qui font de la pop. Ou serait-ce l’inverse ? Cindy confesse spontanément : « J’ai jamais étudié la musique, je viens du théâtre, mais on se connaît depuis une dizaine d’années et il y a 3 ans, les gars m’ont proposé de poser ma voix sur un de leur titre. Le courant est passé, et ça s’est fait, naturellement.» Les gars eux sont tous musiciens : Ariel au piano – de formation classique au conservatoire – et aussi à la guitare ; Jonathan à la batterie, Mathieu à la basse, Ben au chant et à la guitare et tous aux choeurs. Quant à la plume, c’est encore Ben, le Rémois expatrié de son plein gré sur la côte atlantique, qui la manie d’une main de maître. Il faut dire qu’il faut tenir le cap, car entre gourmandise, sensualité, rêveries et madeleine de Proust, on peut vite s’oublier à croquer dans la pop pétillante de ce French west-coast band. Et même s’il n’est pas là, claironnent à l’unisson Ariel et Cindy, Ben aurait surement ponctué cette phrase d’un magistral : « Il faut sacraliser les moments insignifiants… » C’est le leitmotiv du groupe.

Ondine, Juliette des années 2000

Pendentif, c’est encore la perle rare sur laquelle se reflètent les paradis perdus. S’ils ont des influences aussi variées qu’un bouquet de fleurs des champs, ils nous chantent les promesses candides de l’adolescence, la douce amertume du monde des grands, la famille, les amis, les amours, les ex-amours et le bonheur d’être ensemble. Bref, leur «Mafia Douce». Et ça tombe bien, c’est le titre de leur premier album sorti le 24 septembre. Un album attendu de pied ferme par une horde de fans conquis à l’Olympia en première partie de la Grande Sophie, lors de leur tournée avec Indochine, aux Francofolies de Montréal ou encore à l’Alliance Française de Togliatti en Russie pour la dernière fête de la musique. Cet album donne le ton : de la pop un brin électronique, des paroles majoritairement en français, un single « Embrasse-moi«  à chantonner le matin sous la douche pour frétiller de bonheur, et leur chanson préférée «Ondine». Car « à chaque fois qu’ils la chantent en live, elle leur procure des frissons presque orgasmiques » s’accordent à dire Cindy et Ariel. Ondine, une Juliette des années 2000 qui doit tuer son Roméo pour que dure l’amour… toujours…

Pendentif, une relique qui réunie une vendeuse de fringues Ba&Sh, un pion en internat, un musicien au chômage, un intermittent du spectacle et un salarié d’une boîte de tournée. Leur objectif ? Clipper toutes les chansons et jouer car « aujourd’hui, on compte beaucoup plus sur le live et le numérique pour populariser notre musique que sur la vente d’albums ». Pour les faire déguerpir ? Comparez-les à Granville. Pour les faire rougir de plaisir ? Évoquez Arcade Fire.

Pendentif, une bande de copains qui compte sur sa générosité, son naturel et son énergie pour vivre un jour de sa musique, fièrement mais simplement. Un objet précieux, moderne et singulier, à porter au creux des oreilles et à regarder scintiller.

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