Olivia Da Costa[FRA]

  • Photographie & Cinéma

Chronique

Le 14.12.2021 par Julie Le Minor

Olivia Da Costa, quand style rime avec éclat

Pour ce premier portrait « glossy », Tafmag s’est entretenu avec la photographe et créatrice Olivia Da Costa, à l’origine du projet hybride Please MagazinePleasenessPlease Radio. Rencontre brumale sous le signe du clinquant.

Pile de couverture multicolor du magazine Please

Parisienne d’âme et de cœur, depuis sa jeunesse, Olivia Da Costa a toujours été attirée par la beauté, l’élégance et le chic. Petite déjà, elle s’émerveille devant les objets précieux, ceux qui brillent et se remarquent, ceux qui osent et s’exposent aux yeux de tous, sans crainte d’accaparer la lumière. Entre les Tuileries, la Place de la Concorde et le Louvre, où elle a grandi et où elle vit encore aujourd’hui, la créatrice et photographe semble animée par une véritable quête esthétique guidée par un regard original et singulier. Car Olivia Da Costa n’a pas peur des couleurs tapageuses ni des accessoires trop voyants. Avec l’incontournable Please Magazine, cette créative polyvalente a tout de suite su se frayer une place sur la scène indépendante parisienne grâce à une publication 100% dédiée à la joaillerie et à l’accessoire. Une passion qu’elle entretient depuis de longues années.

« je rêvais de créer un magazine »

Après avoir commencé sa carrière dans la pub chez BETC, Olivia comprend que cette voie ne sera pas la sienne. Sa première incursion dans l’univers de la mode se fait auprès d’un agent de photographe qui lui apprend les rouages du métier tout en montant un magazine en parallèle. « C’est à ce moment-là que j’ai commencé à me sentir vraiment à ma place. Au bout de deux ans, j’ai décidé de monter ma propre boite et à mon tour, je suis devenue agent de photographe », nous confie Olivia. « Mais secrètement, une autre idée m’animait : je rêvais de créer un magazine. Je sentais qu’avec beaucoup d’énergie et de panache, cela serait possible ». Please Magazine était en train de naître. Sa porte d’entrée ? La joaillerie parisienne et les joyaux de la Place Vendôme auxquels viendraient s’ajouter peu à peu l’art de l’accessoire. « La vraie originalité de Please repose selon moi sur son sujet, la joaillerie. Je cherche toujours à mettre en avant le bijou et l’accessoire autour duquel je crée une histoire. Le vêtement devient davantage une toile de fond, un support narratif ».

Femme blonde avec gilet jacquart sentant une fleur fuschia en extérieur

Une porte en ouvrant une autre, Olivia ne compte pas s’arrêter là. Après avoir créé Please Magazine en 2007, elle décide de franchir le rubicon et devient elle-même photographe. « Je me suis affranchie de mes doutes et de mes questionnements. J’ai commencé à shooter en binôme avec Thomas sous le nom de O+T. Durant trois ans, nous avons créé des natures mortes pour de grandes maisons de luxe comme Chanel, Dior, Bulgari… J’avais déjà un bon réseau et tout de suite, nous avons pu faire de très belles collaborations ». Mais Olivia se lasse bientôt de cet exercice aussi passionnant qu’exigeant : « La nature morte est un processus très lent et très technique. Je sentais que je recherchais une autre énergie ». C’est donc avec Chanel qu’Olivia met le pied à l’étrier en commençant à couvrir les défilés et à capturer les backstages pour le blog Chanel News de la maison parisienne : « C’est à ce moment-là que j’ai vraiment commencé à développer mon œil sur les accessoires, les couleurs et le bling. J’ai commencé très tôt à créer du contenu digital à une époque où il n’y avait pas encore de grosse prod dédiée à cela. Finalement, c’était assez précurseur », confie-t-elle.

« Si j’avais un coup de coeur, alors je fonçais »

Parallèlement, les numéros de Please Magazine s’enchaînent avec une ADN très marquée. Une esthétique pop, coloré et irrévérencieuse qui plaît. « Avec Please, on a su se démarquer des autres publications grâce à un style un peu edgy et girly, assez unique finalement ». Le magazine s’attache aussi à mettre en lumière la nouvelle garde créative. « Je ne suis pas du tout snob et j’ai toujours cherché à mettre en avant de nouvelles personnalités, des photographes et des équipes assez jeunes et néophytes. Si j’avais un coup de coeur, alors je fonçais ». En quelques années, Please devient ainsi une publication incontournable de la scène parisienne dans laquelle Olivia et sa clique poursuivent leurs expérimentations créatives et bariolées où priment l’originalité et l’extravagance.

femme habillé 1960 avec des motifs et des couleurs pastels dans un salon

Après un saut par la case Londres, où Olivia s’installe avec sa famille pendant quelques années, la photographe revient à Paris avec une véritable conviction : ne plus jamais la quitter. « C’est en partant m’expatrier à Londres que j’ai compris à quel point j’aimais Paris et combien cette ville me manquait. Chaque jour, depuis que je suis née, je passe devant la Place de la Concorde, le Louvre et les Tuileries et aujourd’hui encore, ces lieux continuent de m’éblouir. Je n’ai aucune lassitude vis-à-vis de cette ville. Je ne me vois vivre nulle part ailleurs », confie-t-elle. Aujourd’hui, Please Magazine est en stand-by, mais avis aux fans, il pourrait bien renaître un jour sous une nouvelle forme. En attendant, Olivia compte poursuivre sa chaîne de podcast Please Radio où elle a déjà interviewé de nombreuses personnalités du monde de la mode et de la création à l’instar de la chanteuse Yelle, du fondateur du Festival de Hyères Jean Pierre Blanc ou encore de Lucien Pagés, la star des attachés de presse. Depuis février dernier, Olivia a également lancé sa propre marque de bijoux Pleaseness et nous confient que de beaux projets sont encore à venir en 2022. Quand on lui demande ses conseils pour un jeune créatif désireux de se lancer aujourd’hui, Olivia répond avec assurance : « Ne jamais procrastiner, agir, foncer et surtout s’écouter. Croire en sa petite voix intérieure car souvent, c’est la bonne ». Vous savez ce qu’il vous reste à faire…

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