Animals records & kitchen[FRA]

  • Musique

Interview

Le 22.01.2021 par Pauline Guillonneau

Dans le cadre de notre dossier de Janvier « Ode à la Fête », nous avons rencontré Paul Frignet, fondateur d’Animal Records & Kitchen, le label musical et culinaire. 
Une grande famille de cuisiniers, de musiciens et d’organisateurs d’événements qui aiment mélanger tout ca, qui aiment entreprendre et construire de beaux projets. Avec trois autres copains, ils ont lancé ce label il y a maintenant 7 ans avec pour but de rapprocher le monde de la musique et de la cuisine. Puis ils ont produit des groupes, tenu des cuisines et lancé un festival : La Douve Blanche.

Animal Records & Kitchen ou les plaisirs de la vie

Leur dernier projet en date : Pantobaguette. Hybride dans l’âme, c’est le lieu d’expression du collectif Animal R&K. À la fois restaurant sous la houlette du chef Antonin Girard, qui propose une cuisine bistronomique sous influences et des assiettes à partager, la nuit venue Pantobaguette devient aussi un bar de vins nature et de cocktails travaillés et un lieu dansant où DJ’s de la scène parisienne seront invités à passer leurs vinyles préférés.

Paul, Quel fêtard es-tu ?

J’aime la teuf de manière générale, tout type, journée, nuit, concert, club, rock psyché, techno, banquet, ripaille. Tout ça à la fois. Parfois je me transforme en Atroce Man et je me jette au sol. Mais c’était avant. Maintenant, j’ai une hernie discale. Je peux danser mais allongé ! [rire]

Raconte-nous ta fête la plus folle, la plus marquante ?

Je dirai le Sonar avec mon loulou Barth. 4 jours de teuf à Barcelone entre « rooftops » à des « pool parties », voir Richie Hawtin au marché couvert, Marc Houle dans une expo et finir sur une teuf sur la plage les pieds dans l’eau. La folie !

Que représente la fête pour toi ?

Ça représente pas mal de choses, des rencontres de ouf, des découvertes, l’amour, la vie, les copains, rigoler sans fin, sortir de son corps, communier avec la musique.

Quelle est ta philosophie de la fête ?

Une fête où on se marre bien, une fête où l’on est libre, on découvre des choses, on fait des rencontres. Une fête aussi responsable où les choses sont bien organisées pour que le festivalier, le teufeur ne soient que dans le plaisir et l’insouciance.

2020, une année particulière, comment l’as-tu vécue sans tous ces rassemblements qui ponctuent notre quotidien ?

C’est dans ces moments qu’on se rend compte à quel point c’est important, ça fait totalement partie de nos vies. C’est pas juste un hobby mais une manière de vivre au quotidien qu’on a choisie et qu’on défend. Ça a été assez compliqué comme tout le monde. Après on a eu la chance d’organiser des petits événements très sympa entre nous, impossible de ne pas faire la teuf ! Je n’ai pas vraiment trouvé de solution pour faire la fête autrement qu’en présentiel comme on dit maintenant. Qui dit fête dit embrassade, accolade, danse, manger, ripailler, chanter. Certes il y a le streaming, le digital mais c’est pas vraiment ce pour quoi on fait ça. On aime le lien, le contact, la discussion en réel !
On a eu pas mal de chance car on a fini par trouver notre local [pour Pantobaguette] à la fin du premier confinement. Après, tout s’est pas mal enchaîné pour nous. On a dû finaliser le projet, trouver des sous (en se passant des banques qui ne prêtaient plus) et démarrer les travaux.
Aujourd’hui cette phase est bientôt finie, et en attendant de pouvoir ouvrir, on s’apprête dès le 15 février à faire de la vente à emporter.

Puis dès qu’on pourra, on invitera tout le monde à venir faire la fête, dans notre Pantobaguette !

Penses-tu qu’on a appris de cette année sans festivités, peut-être pour se réinventer ?

Il aura sûrement des choses à en tirer. Il nous faudra déjà un peu de recul parce que là on a quand même bien la tête dedans ! Mais je pense que du côté de la créativité, notre relation au temps il y a eu des choses bien. Ca nous a aussi permis de mettre en avant que notre monde digital et virtuel a ses limites et qu’il a besoin d’un monde réel pour fonctionner. Le problème c’est que là on est un peu trop sur du virtuel ! Se réinventer oui, mais pas dans une logique de concerts ou de teufs virtuels. Plutôt saisir cette opportunité pour mettre en place tout ce qu’on se dit depuis pas mal d’années à propos de l’écologie, de la slow food, de la décroissance, de l’humain avant tout,… Ce renouveau s’applique aussi à nos événements, nos restaurants et nos lieux de teufs.

Y aura t il de nouveaux modèles de fêtes, en 2021, selon toi ?

On est remontés comme des pendules. On est en en train d’organiser l’édition 7 de La Douve Blanche et on a hâte d’ouvrir notre comptoir musical et culinaire, Pantobaguette ! L’avantage c’est que je ne suis pas seul donc on se remotive toujours quand l’un d’entre nous a un petit coup de mou. On a emmagasiné tellement d’énergie que lorsqu’on pourra retourner sur les dancefloors ça va être un carnage ! J’imagine qu’il y aura de nouveaux modèles de fêtes mais pour le moment ce ne sont pas des choses dans lesquelles on se retrouve totalement.

Décris-nous ton idéal de fête après le confinement ?

Festival, pied nu, les copains, un bon gros live qui tâche, 48h non stop, et surtout plein d’amourrrrrrr !

 

scene sous des lumières bleues avec une foule devant la scene

Néon jaune pantobaguettePhoto de la douve blanche, tour en pierre avec douve d'herbeFoule de personne dansant devant une scène à la douve blancheEnfilade d'assiette en préparation sur une grande table en bois

Toutes les photos sont la propriété de leurs auteurs respectifs : © Thibaud
Larrieu-Gibier, Jabjah Prod, Marine Saiah, Blanche Clément & Thibault André

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