Soleil Bleu[FRA]

  • Musique

Interview

Le 23.03.2018 par Juliette Mantelet

Soleil Bleu, les reprises musicales en temps de confinement

On a rencontré Soleil Bleu dans leur studio d’enregistrement à Paris, on se rappelle d’un lieu en sous-sol, chargé d’instruments. Lou et Arthur sont un couple sur scène et dans la vie, ils respirent le rétro et les références cinématographiques françaises d’antan. C’est un petit quelque chose de leurs looks, de leur phrasés, de leurs influences. Aujourd’hui pour notre podcast La Confinerie, Lou et Arthur nous racontent leurs nouveautés musicales depuis notre dernière rencontre. Ils nous parlent de leur quotidien dans leur appartement parisien en temps de confinement. Par hasard, à l’occasion d’un cadeau d’anniversaire, ils reprennent le titre « L’amour, l’amour, l’amour » de Mouloudji. Un heureux hasard puisqu’ils ont adoré l’exercice et ont promis que d’autres suivront.


 

Soleil Bleu, quand la beauté de Bardot rencontre la fougue de Gainsbourg


Ci-après, notre article du 23 mars 2018 par Juliette Mantelet

Ils sont jeunes, amoureux, comédiens, musiciens et surtout très photogéniques. Elle ressemble à Bardot, il a le look de Gainsbourg. Elle s’appelle Lou Lesage et lui Arthur Jacquin, les deux parties du binôme de Soleil Bleu, ensemble dans leur projet musical comme dans leur vie personnelle. Ils ne vous sont sûrement pas inconnus puisqu’on les a présentés l’hiver dernier dans notre art-book 2018, « Blue Hawaii ».

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Ils nous ont accueillis en toute simplicité dans leur studio, l’antre du musicien Turzi qui leur prête les lieux, une sorte de caverne d’Ali Baba musicale où se mêlent des dizaines de guitares, synthés et instruments en tout genre. Sur le mur un fond bleu nuit brillant, à leur image.

Tous les deux ont déjà à leur actif une carrière d’acteur. Lou, remarquée dans le film « Lol » (Lisa Azuelos, 2009) a aussi posé sa voix en solo sur un album composé par son père. Quant à Arthur, après plusieurs apparitions dans des séries, il a rejoint le groupe Moonsters.

Ensemble, ils ont lancé Soleil Bleu au printemps 2017, après leur coup de foudre sentimental à un concert de leur amie, Clara Luciani. Avec  deux titres à leur actif (« Petite Femelle » et « La Robe du Temps »), accompagnés chacun d’un clip très cinématographique réalisé par Léo Schrépel (à retrouver lui, dans notre art-book 2017, « Bubble Gum »), leur univers oscille entre références musicales rétro et pop plus contemporaine. Entre modernité et nostalgie, cinéma et musique, le soleil et la lune, rencontre toute en dualité.

 

 

SOLEIL BLEU, C’EST UN PEU SURRÉALISTE ?

Lou. Pour nous Soleil Bleu, c’est mixer le soleil avec la lune.

Arthur. Ce nom laisse place à notre imaginaire, on rentre beaucoup dans des histoires, dans des personnages, des choses fantasmées. Et ce nom évoque une dualité qui est intéressante et d’où peut surgir beaucoup de choses.

VOUS VIVEZ ENSEMBLE, VOUS TRAVAILLEZ ENSEMBLE.
ÇA N’EST PAS TROP DUR AU QUOTIDIEN ?

A. C’est l’enfer hein ! (Rires) Du coup parfois, Lou s’en va au café et on se parle par textos depuis le studio.

L. (Rires) Non au contraire, ça se passe super bien, c’est fluide. On se comprend, on sait exactement comment l’autre fonctionne et puis il n’y a pas du tout de problèmes d’égo. Moi au départ, j’avais un peu peur de ça. Parce qu’à la base, quand on a commencé Arthur il avait déjà quelques chansons en français sur un autre projet. Ensuite, il m’a proposé de faire des chœurs et c’est en préparant les chœurs qu’on a vu qu’ensemble on travaillait super bien, qu’on se comprenait et que je pouvais apporter des mélodies, des histoires. Il m’en apportait aussi. Il compose des musiques que je trouve sublimes.

A. Après on a décidé de repartir à zéro justement pour construire l’univers de Soleil Bleu ensemble.

VOUS ÉCOUTIEZ QUOI COMME MUSIQUE PETITS ?

L. Alors j’ai toujours aimé la chanson française, Françoise Hardy, Jacques Dutronc, Polnareff, Gainsbourg. Étienne Daho, Elie et Jacno aussi. Et Arthur m’a fait découvrir des groupes plus modernes, parce que j’étais vraiment coincée là-dedans.

A. Comme Soft Air ! Petit j’écoutais Buddy Holy comme NTM ou IAM. De tout en fait.

L • De toute façon on ne saurait même pas définir vraiment notre style de musique exactement. Quand on le fait on n’y réfléchit même pas, on se laisse porter par ce qu’on aime et les sonorités qui nous touchent.

A. Pour l’instant on a pas mal de compositions qu’il faut que l’on retravaille et puis on essaie d’en faire des nouvelles. Mais y a pas mal d’ambiances différentes en fait, il y a une berceuse comme il va y avoir un truc beaucoup plus dark, plus énervé. C’est pour ça qu’on tient à ce côté cinématographique pour mettre en scène nos titres.

 

 

LOU, QUELLES SONT TES RÉFÉRENCES ARTISTIQUES ?

L. Ah j’en ai plein…! Les artistes référents, je dirai en ce moment Charlotte Gainsbourg qui m’inspire beaucoup, François Hardy pour sa mélancolie. Dans le cinéma de maintenant je dirai Audiard. J’aime beaucoup ses personnages féminins qui sont toujours un peu fragiles, qui rencontrent un mec un peu violent, bourru. Et elles arrivent à prendre le dessus et à lui ramener cette poésie. L’homme devient presque féminin et je trouve ça super beau. Sinon, tous les films de la Nouvelle Vague que je regardais quand j’étais ado et que j’adorais. Les comédies musicales aussi des années 1960 avec Gene Kelly que j’adore ! « Un Américain à Paris« , c’est un film sublime.

ET TOUS CES FILMS VOUS LES REGARDEZ EN BOUCLE AVANT DE COMPOSER UN CLIP ?

A. Exactement !

L. On a plein d’idées, de références qui nous viennent et c’est vrai qu’on en discute ensemble. On se met à revoir des films. Et puis on se fait découvrir plein de choses aussi et ça c’est super

SOLEIL BLEU C’ÉTAIT DÈS LE DÉBUT L’ENVIE DE MÊLER MUSIQUE ET CINÉMA ?

A. Comme on est tous les deux aussi comédiens, on a fait des films, on a joué, on a interprété des personnages, on voulait rattacher ça à notre musique et on fonctionne aussi comme ça pour écrire.

L. C’est venu naturellement.

A. Oui, c’est ça naturellement. On s’est rendu compte qu’on écrivait pas mal en se parlant, en dialoguant et en faisant ça on entre dans des personnages qu’on a ensuite envie d’habiter dans les clips.

 

 

LOU, TU PARLAIS DE LA MÉLANCOLIE DE FRANÇOISE HARDY. DANS VOS SONS ET VOS CLIPS, ON RESSENT UNE CERTAINE NOIRCEUR. VOUS ÊTES DE GRANDS NOSTALGIQUES ?

A. C’est une mélancolie du futur on va dire ! (Rires). On aime tellement ce qui a été fait avant et l’univers qu’il y avait qu’on a envie de pouvoir le vivre encore maintenant. Mais ça aspire aussi vers le futur. La musique c’est toujours actuel, il y a plein de groupes qui sortent.

L. Mais par exemple pour « Petite Femelle » on s’est inspirés de Brigitte Bardot dans « La Vérité » et dans « Et Dieu créa la femme » et je trouve que c’est aussi un sujet de maintenant. Voilà, « Petite Femme fait ce qu’elle veut ». (Sourire)

« C’EST UNE MÉLANCOLIE DU FUTUR »

 

VOUS CHANTEZ EXCLUSIVEMENT EN FRANÇAIS, POURQUOI CE CHOIX ?

L. Pour moi j’ai l’impression que c’est plus direct et même sur scène quand on joue les morceaux j’ai vraiment l’impression qu’on ressent ce qu’on est en train de dire. En plus, moi je ne parle pas très bien anglais (rires). Arthur en revanche pourrait composer en anglais.

A. Oui j’ai un groupe aussi à côté en anglais, Moonsters. Donc ça serait possible, mais ça n’est pas le but pour l’instant, ce n’est pas ce qu’on ressent.

POUR VOUS C’EST QUI LES FUTURS GRANDS NOMS DE LA SCÈNE INDÉ FRANÇAISE ?

L. J’ai ma copine Clara, Clara Luciani, que j’aime beaucoup. Ses paroles sont super et quand on la voit sur scène elle dégage vraiment quelque chose. C’est elle qui m’a le plus touchée pour l’instant.

A. Moi Flavien Berger plutôt. Et après il est déjà posé, mais Sébastien Tellier. C’est ce que je vais écouter le plus en tout cas !

 

ON PEUT AVOIR UN SPOILER SUR LE PROCHAIN TITRE ?

L & A. Ça sera… Une chanson d’amour ! (Rires)

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