Miel de Montagne[FRA]

  • Musique

"Pourquoi pas vivre tout nu" scandait Milan, alias Miel De Montagne, dans son premier clip. Alors forcément, nous avons eu envie de découvrir qui se cachait derrière cet énergumène qu'on a retrouvé récemment, en costume blanc, dans un deuxième titre tout aussi loufoque, « Slow pour mon chien ».

Interview

Le 20.04.2018 par Juliette Mantelet

Avec ses clips aux univers visuels un peu « perchés » et les propos décalés de ses chansons, on s’attendait à rencontrer un personnage complètement délirant. Mais, Milan, même s’il ne manque pas de personnalité est avant tout un garçon simple, défendant un retour à des valeurs basiques. Cette excentricité il ne la revendique pas du tout et c’est un garçon somme toute ordinaire, en simple veste en jean, que l’on retrouve devant le célèbre Hôtel du Nord, à deux pas de nos bureaux. « Mais c’est quoi être excentrique ? » s’amuse-t-il d’ailleurs à nous répondre quand on aborde le sujet. Bonne question…

On s’est alors lancé dans une interview tout en douceur. Milan est comme un petit nounours qui ne s’énerve jamais. Très attaché à son vieux chien, proche de ses parents, il aspire juste à vie heureuse et tranquille. En le quittant, on se dit d’ailleurs qu’il n’aurait pas pu choisir meilleur nom de scène car cette rencontre tout en fraîcheur nous a fait du bien. « Si tu fais un petit bonhomme en miel, il est forcément sympa » nous dit-il, toujours en souriant. Un peu comme lui au fond.

De la vie de DJ à la vie rangée

Avant de devenir Miel De Montagne, Milan était DJ dans les clubs parisiens. Il a donc laissé tomber les sons house et électro pour se tourner vers une pop plus fraîche, avec des boîtes à rythme et des phrases courtes et incisives. Sa carrière a donc effectué un virage à 360° et s’est accompagnée d’un changement de vie et de localisation. En effet, à 24 ans, Milan est reparti vivre chez ses parents dans une grande maison, entre Niort et La Rochelle. « Là je suis dans un moove un peu plus calme » commente-t-il.

Il en a donc eu marre de cette vie à trois cent à l’heure. Il est retourné « aux sources ». Il a pris le temps de se concentrer sur un projet plus sincère, lui ressemblant plus. Tant mieux, puisque c’est ainsi qu’est né Miel De Montagne.

« Moi je suis un lève tard, j’aime bien me coucher tôt, je suis pas un teufeur de l’extrême. »

Milan a toujours été très proche de sa famille, il était donc ravi de revenir vivre avec ceux qui l’ont toujours épaulé dans son parcours musical. Sa famille, il l’a quittée très tôt, à 16 ans. Il était donc essentiel pour lui de les retrouver, pour profiter d’eux, avant que le temps ne passe… Trop vite. Il est donc redevenu ce « Petit garçon », le nom d’ailleurs de son prochain single et de son EP.

Ses parents l’ont effectivement toujours soutenu. Par exemple, en le laissant partir dans une école de musique juste après sa seconde. Et puis, c’est aussi un peu grâce à son père, parolier pour des grands noms de la chanson française comme Mathieu Chedid ou Vanessa Paradis, qu’il s’est mis à la musique. Petit, Milan l’accompagnait à ses concerts et se faufilait dans les loges. « C’était génial d’avoir cette culture-là ! ».

Aujourd’hui sa famille apporte toujours énormément au projet nous confie-t-il. Son père l’aide parfois à trouver le bon mot et sa mère a posé sa voix sur le titre « Tu n’y connais rien ». Son nom de scène, lui, rend hommage à son oncle apiculteur en Haute-Savoie. Un endroit où il rêve de retourner car il se souvient avec nostalgie et bonheur des vacances passées là-bas. Il tournera d’ailleurs son prochain clip à la montagne, logique.

Si Miel De Montagne donne l’impression d’être excentrique dans ses clips, il nous explique que c’est peut-être simplement parce qu’il essaie de ne jamais prendre les choses trop au sérieux. Un trait de personnalité qu’il décrit ainsi : « J’ai ce côté : Tranquille met la clim, on est là pour s’amuser ! ». « On peut penser que c’est décalé, mais c’est simplement parce que je m’amuse. Je kiffe ce que je fais et je le montre à l’écran ». Pas décalé alors, simplement lui-même. Milan parle toujours en riant et avec le sourire, même des sujets plus graves. « Je ne dramatise rien du tout dans ma façon de vivre » conclue-t-il. Après le miel, son autre remède pour adoucir la réalité : l’humour.

 

 

De la simplicité avant toute chose…

Simple est sans doute le mot qui reviendra le plus dans notre interview. Simple, Milan l’est aussi dans ses réponses, toujours efficaces. Quand on lui demande de nous décrire son univers musical il répond comme une évidence, « bah c’est de la pop ». Il insiste aussi sur le fait qu’il aime les morceaux faciles d’accès « qu’on peut chanter tous ensemble ». Ses textes le sont aussi. Il parle de sa vie, aborde ce qu’il connaît et ressent, « les trucs qui se passent », en toute sincérité. Très peu pour lui, donc, de parler de choses qui ne lui arrivent pas. Sa touche à lui : quelques phrases marquantes « Main dans la main, yeux dans les yeux, jamais je ne t’oublierai » / « Quand je t’ai vu, je me suis dit pourquoi pas vivre tout nu » qui reviennent en boucle et restent en tête.

Sa principale préoccupation semble avant tout de rester lui-même et surtout de ne pas se trahir. Ainsi, le chanteur ne se préoccupe pas des critiques (même s’il lit tout les commentaires sous ses titres) et ne compte surtout pas changer pour les autres. « Je propose une musique, si le mec n’est pas content, il va voir ailleurs. Y a pas de lézard, je fais ça pour moi ». 

« J’ai des goûts assez simples  » revendique-t-il, et très sains pourrait-on même ajouter. En effet, quand Milan nous parle de planer ça n’est pas avec des substances peu licites, mais simplement avec un peu de miel et une balade en montagne. Des remèdes 100 % naturels, une fois encore.

 

… saupoudrée d’une touche d’esprit !

Mais si les textes de Milan sont simples en apparence, ils dissimulent néanmoins des réflexions plus profondes. Par exemple, quand on aborde son « Pourquoi pas vivre tout nu », en essayant de le titiller un peu et de lui faire dire le pourquoi de cette phrase un peu choc, il nous révèle que le vivre tout nu n’était qu’un prétexte. « Une simple façon d’imager le pourquoi pas ». Il précise, « Effectivement pourquoi pas vivre tout nu, mais pourquoi pas juste kiffer la vie ou aller sur la Lune ». « Pourquoi pas », son hymne à lui donc pour nous dire qu’il faut continuer de rêver.

Quant à son deuxième single, « Slow pour mon chien », si on laisse de côté l’originalité d’écrire un slow pour son chien (et non pour une demoiselle) et le clip surréaliste qui l’accompagne (où Milan se promène main dans la main avec son petit animal), on découvre une vraie mélancolie. En effet, en revenant chez ses parents le jeune homme a pris conscience que le toutou qu’il avait quand il était petit avait beaucoup vieilli. Il chante alors cette chanson comme un rappel que le temps passe vite. « Quand j’ai chanté ce morceau c’était vraiment beaucoup d’émotions » ajoute-t-il plus grave d’un coup. « Ça peut être un sentiment assez fort de sentir la fin de la vie ».

 

Mais on ne restera pas longtemps sur cette tonalité plus triste, le nuage passe et Milan change vite de sujet et conclue avec humour, toujours, sur un nouveau « Pourquoi pas » : « Et d’ailleurs, pourquoi pas venir kiffer avec moi à un concert ? »…

 

Photos © Gabriel Maydieu

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