Mazaccio et Drowilal

  • Photographie & Cinéma

Interview

Le 25.05.2021 par Julie Maury

Dans le cadre de notre dossier Tecknologic, nous devions vous reparler du duo d’artistes Mazaccio et Drowilal. Amateurs du 3ème degrés et se servant de leur culture numérique, ils utilisent les moyens techniques contemporains pour créer des oeuvres décalées.


Article de Julie Maury, initialement publié le 01.12.2014

On a découvert Mazaccio et Drowilal aux Rencontres Photos à Arles en juillet 2014 et notamment leurs séries : « Ça gicle » entre explosion de champagne et éjac’ faciale, ainsi que « Nunuche« , feuilles de Sopalin illustrées sur lesquelles les artistes ont incrusté des photos de nudistes en vacances. Avec « Wild Style« , on va une nouvelle fois jubiler devant ces chats aux yeux rouges posant devant des images de chats, tout droit inspirés des lolcats, champions de la junk culture.

« Le 3e degré est la base de notre travail »

Animaux toujours, on retrouve également chez Colette « Le meilleur ami du chien », série de collages de chiens rêveurs sur des couchers de soleil de fonds d’écran Windows 95. Mais les clichés les plus nombreux sont ceux issus de la série « Paparazzis »  où se côtoient people en tout genre, récupérés dans tous les tabloïds. Tour à tour à la plage, au cinéma ou en moto, les « stars » y sont réduites à des icônes de banalité.

Eclaircissements en compagnie de Robert Drowilal : « Le 3e degré est la base de notre travail. Au départ, on a voulu travailler autour du fait qu’être artiste n’est pas forcément un don ou une condition. C’est aussi un métier. » D’où la série de livres dont est issue notamment la série photo « Le Déclencheur »  : l’index droit d’Elise Mazac, celui qu’elle utilise pour photographier, y est (re)mis en scène dans son usage le plus ordinaire; sur une chasse d’eau, sur un briquet, sur le bouton du grille-pain.

L’artiste y est démystifié. Ce travail fait suite à un mémoire d’Elise sur la représentation de l’artiste dans les séries américaines des années 2000 où il est généralement décrit comme un personnage névrosé, sujet aux addictions et globalement torturé pour créer. « Ce n’est pas notre cas », tranche Robert.

« I will not make any more boring art. »

Tous deux issus du Sud-Ouest dans des coins loin d’être truffés de musées, Mazaccio et Drowilal se sont rencontrés en 2006 avec la même envie de se marrer. Se servant de leur culture numérique, ils utilisent les moyens techniques contemporains pour créer. Ils reviennent tout juste d’un voyage dans la Silicon Valley pour un projet commandité par l’ambassade des Etats-Unis. « On a voulu voir qui crée les outils numériques auxquels on est confronté chaque jour, notamment Photoshop, instrument indispensable pour nous. »

La démarche du duo ne se veut pas strictement critique : leurs images ironiques et léchées sont des aires de jeux où s’établie une connexion entre la réalité et la fiction. On vous avait dit que leur humour nous faisait penser à celui de John Baldessari en son temps et qui avait d’ailleurs dit : « I will not make any more boring art. »

Declencheur Mazaccio Drowilal Tafmag

Paparazzis Mazaccio Drowilal Tafmag

Wild style Mazaccio Drowilal Tafmag

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