MaisonCléo[FRA]

  • Mode

Chronique

Le 28.02.2019 par Pauline Guillonneau

C’est Marie, la fille, qui dessine depuis Lille et Nathalie, la mère, au surnom de Cléo depuis sa jeunesse – à cause de son attrait pour l’eyeliner noir – qui coud depuis son atelier à Calais. Créée en 2016, MaisonCléo a vite fait le tour des réseaux, adoubée par son positionnement qui apporte un vent de fraîcheur sur le secteur de la mode.

Une manière de fer

« Changez votre façon de consommer », affiche le site web de la maison. Une manière de faire qui revigore avec une horizontalité commerciale de fer, digne du siècle dernier : une idée, des matières de qualité,  une couture sur mesure, un Made in France pur. Le tout à un juste prix. Bien dans leur époque, la mère et la fille proposent de lutter contre la surproduction en procédant par du fait-main, sur commande, à partir de tissus provenant des restes de maisons de couture de luxe. Label de mode – pour le moment – exclusivement féminine, MaisonCléo offre du réel Made in France à prix juste et justifié : mère et fille affichent une transparence totale, du coût des tissus à l’achat des maisons de mode, à la main d’oeuvre aux charges…

Chaque mercredi 18h30 heure français, 12h30 heure new-yorkaise, la maison propose ses dernières créations. Une mode vintage résolument au goût du jour qu’adore les américaines : on retrouve chez MaisonCléo l’envie d’épaulettes et de blouses en soie transparentes, de cache-coeurs fleuris ou Vichy. Un look ingénu et pourtant plein de caractère, un style presque british avec ses tailleurs en tartan écossais et ses ensembles en coton fleuri.

On respire à nouveau : voici (re)venue l’heure de se faire plaisir, avec une pièce qui dure et perdure dans une garde-robe élaborée, tant dans son style que dans sa qualité. On espère très bientôt terminé le temps de la sur-consommation et du jetage à tout va après à peine deux portées.  En 15 ans, la consommation de vêtements a doublé alors que le nombre de fois où ils sont portés, a diminué de 36% (France Culture). Mais la mode, deuxième industrie la plus polluante, peut tout aussi bien être l’allié du combat écologique. Les mentalités changent, certes et les jeunes maisons contribuent à faire bouger les lignes. On pense notamment à Marine Serre, grande gagnante du Festival de Hyères en 2017 et du Prix LVMH la même année qui incarne la nouvelle tendance d’upcycling. Tout comme Anaïs Dautais Warmel, fondatrice de Les Récupérables qui créé ses collections à partir de linge de maison vintage, de fins de rouleaux et de pièces non-conformes collectées auprès d’Emmaüs et autres acteurs du secteur seconde main ; des pièces en toute petite quantité voire complètement uniques. Et en somme, des créateurs intelligents à l’instar de l’ensemble des projets mode que Tafmag vous présente. Car c’est un combat commun, de l’offre à la demande, que de changer les mentalités de consommation de notre propre style.

 

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