Lucy Macaroni[FRA]

  • Illustration

Chronique

Le 09.11.2018 par JULIETTE MANTELET

Sous le pseudonyme Lucy Macaroni, imaginé pour déclarer son amour inconditionnel aux pâtes, se cache la jeune illustratrice Lucie Caron. Diplômée en design et direction artistique, la jeune femme a déjà publié ses dessins dans une bande-dessinée intitulée « La Vie est Bonne » en collaboration avec le célèbre compte Instagram de la punchline ViolenteViande. L’humour est omniprésent dans son travail. Des illustrations et des GIFS très graphiques et malicieux sur la vie, l’amour et les préoccupations de la génération Y.

TATOOS, FÉMINISME & CŒURS BRISÉS

Lucy ne dessine pas des natures mortes ou des paysages, c’est l’humain qui l’intéresse et surtout les rapports entre les gens, les relations amoureuses, les sentiments. À la manière des sœurs Sorlet, elle esquisse numériquement des silhouettes de femmes et des petites scènes de la vie avec un style visuel très efficace. Elle utilise généralement une couleur unique par dessin, souvent le rouge ou le bleu, rappelant toujours l’univers des deux illustratrices jumelles. Lucy trace uniquement les contours de ce qu’elle représente, créant ainsi des dessins schématisés se détachant sur fond blanc et qui sont alors déchiffrables au premier regard. Pas d’ombres, presque pas de décors, juste un tracé coloré simplifié qui crée la forme, se détache et vient illustrer un concept clairement mis en avant.

Chacun de ses dessins représente en effet avant tout une idée : la douleur d’un cœur brisé, le girl power, l’amour au féminin. Des sujets très simples et symptomatiques des préoccupations de notre génération que Lucy exprime avec innocence et dérision. Sous le tracé presque enfantin d’un cœur brisé, l’indication « Aïe », un peu évidente, fait sourire. L’amour ça fait mal rappelle Lucy. Les femmes, la jeune artiste les imagine puissantes et surtout épanouies. Son trait les montre toujours dans une posture dominante grâce à une subtile contre plongée qui les grandit. L’illustratrice possède aussi sa façon unique de les imaginer, avec une peau rouge orangée et  les cheveux noirs, sortes de Frida Kahlo d’aujourd’hui avec un style vestimentaire très street bien tendance et des tatouages.

On est dans un domaine bien différent de l’illustration en comparaison avec celui de Beya Rebaï dont nous vous parlions récemment. On quitte le contexte, l’aventure et les paysages pour une mise en lumière du concept et surtout de la force des femmes. Grâce à son trait épuré, efficace et très lisible, Lucy propage sur les réseaux sociaux où l’illustration explose un beau message d’ouverture et un vent de féminisme pop.

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