Le Sud[FRA]

  • Musique

Interview

Le 12.02.2021 par Julie Le Minor

Le Sud, l’été aux platines

Pour débuter ce mois sous le signe du crew, Tafmag s’est entretenu avec le groupe de DJs parisiennes Le Sud pour parler gang, groove, sets, basses et sun.

Elles sont trois. Trois filles : Inès, Elsa et Fanny. Trois parisiennes dans l’âme qui n’aiment rien tant que le soleil, la fête et les bonnes ondes. Ce n’est donc pas qu’un hasard si ce groupe de DJs parisiennes a décidé de s’appeler Le Sud. « Ce nom nous est venu instinctivement à la veille d’une prestation au OFF à Paris. Il fallait que l’on trouve un nom de groupe et assez naturellement, on a retenu celui-là », explique Fanny. Ce n’est donc ni le sud de Jacquemus, ni celui de Nino Ferrer, et pourtant un peu des deux à la fois. Leur sud à elles, c’est la peau qui sent bon les embruns, les soirées d’été dont on ne voit pas la fin, le jour et la nuit sous le soleil. « Je traîne aussi beaucoup dans le Sud Finistère », explique Elsa dans un sourire. « On est tous le Sud de quelque chose », poursuit Inès. Le Sud n’est donc pas forcément celui qu’on croit. C’est surtout une certaine vibe : un carpe diem. 3 lettres, 3 chiffres et l’été aux platines.

La fête commence, elle ne s’arrêtera plus

L’histoire de ce trio débute en 2018 lorsque Elsa rejoint Fanny et Inès au sein de l’agence Cécile Togni dirigée par l’une des membres des célèbres Putafrange qui font danser les nuits parisiennes dans les années 2000. Passionnées de musique, Elsa, Fanny et Inès se lancent lors d’une soirée. La fête commence, elle ne s’arrêtera plus. « On a continué ensemble par amour de nous et par amour de la musique », explique Fanny. « Vu que l’on bossait ensemble, ça nous permettait aussi de se retrouver en dehors du travail, continue Elsa. On passait beaucoup de temps ensemble à cette époque, c’était intense. On avait un petit projet à nous et c’était hyper cool ».

telephoonoe à clapet des années 90 avec les portraits des djettes le sud

Dans ce trio, il y a donc Inès, photographe, Elsa, chef de projet, et Fanny, productrice. Toutes partagent le même goût pour la musique mais aussi la mode et l’art. En soirée, elles dégagent une aura solaire où se mêle le flow et le swag des divas du Palace. Bref, un cocktail explosif et garanti 100% fun. « On a chacune notre dada en termes de musique, soutient ainsi Elsa. Cela nous permet d’être créatives et aussi trois fois plus réactives pour s’adapter et plaire au public que l’on a en face de nous à chaque soirée ». Si Fanny se laisse porter par des sons R&B des années 90 et 2000, Inès surfe davantage sur un flow funk, groovy et disco tandis qu’Elsa a tendance à jouer davantage de musiques électroniques et de house. « On a aussi toujours un ou deux guilty pleasures durant un set”, s’amuse Elsa. Je ne refuse jamais un Cher en soirée ».

De sets en sets, Le Sud a appris à se connaître sur les platines et à jouer en trio sans jamais rien effacer de leur personnalité. « On est complémentaire, explique Inès. C’est ce qui fait aussi notre charme ». Au fil des mois, le trio enchaîne des prestations pour différents clients et marques : Princesse Tam-Tam, H&M, Chanel, Lancel ou dans des lieux branchés de la capitale comme l’Hôtel Très Particulier à Montmartre. “On a joué toute une soirée là-bas, on avait invité nos potes et l’ambiance était géniale”, se souvient Elsa. « La claque H&M aussi ! C’était pour l’inauguration du flagship de Hausmann. C’était une première pour nous de se produire dans un événement aussi grand et c’était hyper drôle de se retrouver au milieu de tout ça ». Les bars constituent aussi un terrain de jeu unique où le trio peut jouer comme il l’entend devant un public toujours réceptif et bienveillant. Les spots du Perchoir restent leurs QGs préférés où l’on danse jusqu’à la fermeture, sous le soleil bien sûr, et même sous la pluie, comme cette soirée au Perchoir de l’Est où les filles finissent par jouer sous une bâche devant des danseurs motivés.

de la joie, de la musique et de la danse !

« Finalement, on est comme une petite famille. On est très chill, on ne se prend pas la tête. On fait le show entre copines et c’est ça qui nous porte aussi », poursuit Inès. « On n’est ni des stars, ni des princesses, confirme Elsa. On ne ment pas sur qui on est ni sur ce qu’on fait. Les gens savent pourquoi ils nous bookent ». Leur credo : de la joie, de la musique et de la danse ! « Si à une soirée, les gens ne dansent pas, c’est une mauvaise soirée, explique Fanny. Ce qui compte avant tout, c’est de faire kiffer le public et que l’on partage ce moment tous ensemble ».

Deux femmes dansant derriere les platines, habillé avec des robes bohemes

Alors que la fête est à l’arrêt depuis maintenant plus de dix mois, Elsa, Fanny et Inès se sont concentrées sur leur travail respectif. Mais après un long break obligé, le trio est prêt à revenir sur scène, bien décidé à enflammer le dancefloor du monde d’après. « L’arrêt de la teuf nous a mis un gros stop mais on est bouillante pour reprendre à fond et pour préparer la reprise après le confinement », s’exclame Fanny. Le Sud va donc se remettre devant les platines. « On aimerait réunir des gens de sphères différentes autour de nous, explique le trio. On sent le besoin des gens de s’ouvrir à de nouveaux horizons. Aujourd’hui, même dans le travail, on se retrouve à être des couteaux suisses, on pourrait même très bien imaginer organiser des soirées par la suite », concluent-elles en chœur. Des soirées groovy pour le renouveau des beaux jours ? On ne demande que ça. « On a envie que tout le monde se roule des pelles et fasse la fête ensemble de nouveau », conclut Elsa dans un sourire. Le rendez-vous est donné.

Trois femmes assises sur un canapé noir devant un miroir doré, portant des fleurs blanches

Envie de créer un projet avec cet artiste ?
Contactez-nous