Lauren Badenhoop[USA]

  • Art & Peinture

Interview

Le 25.10.2019 par JULIETTE MANTELET

Lauren Badenhoop, vie rêvée à L.A.

Lauren Badenhoop est une américaine de Floride, tombée amoureuse de la Californie, dont elle s’inspire pour ses créations. En marge de notre dossier Rêve Californien, nous avons souhaité vous reparler de cette artiste imprégnée du mood californien et de sa vie, entre surf et peinture.


Article du 25 octobre 2019 par Juliette Mantelet

Artiste au mood 100 % californien, Lauren Badenhoop peint, fait de la céramique, réalise des collages et des photos. À côté de sa pratique artistique elle surfe, tous les matins. Originaire de Floride, elle est tombée amoureuse de la Californie à laquelle elle rend hommage dans son art. Son œuvre picturale, abstraite, s’inspire des contours des paysages californiens, de cette nature fabuleuse qu’elle côtoie tous les jours et des couleurs de l’état américain qui en obsède plus d’un. On a aussi été séduites par son compte Instagram. Un feed très travaillé ,ultra esthétique qui mêle collages et photos en noir et blanc, toiles et pinceaux, planches de surf et écumes des vagues. Avec le soleil comme fil conducteur, on a posé quelques questions à Lauren pour en savoir plus sur la vie d’artiste à L.A.

L.A DREAMIN’

Raconte-nous une journée type de ta vie d’artiste à L.A ?

La plupart de mes journées commencent avant même que le soleil ne soit levé – j’ai l’impression que de cette manière je peux prendre une longueur d’avance sur la journée. Après un grand verre d’eau, je me dirige vers Malibu pour jouer dans les vagues avec d’autres lève-tôt. C’est facile de perdre la notion du temps dans l’eau, quand les vagues sont bonnes et qu’on est en bonne compagnie. Récemment, je me suis amusée à capturer ces moments sur le vieux Minolta XG-1 de mon père.

Une fois que j’ai bien pris le soleil et le sel, je rentre chez moi, je mets une de mes playlists, et je commence à peindre. Je pense aux formes et aux ombres que j’ai vues dans l’eau pendant ma matinée, et je commence à les tracer sur la toile.  Certains jours, je peins trois tableaux à la fois. D’autres, je reste assise devant un tableau sans vraiment avancer. Dans tous les cas, je ne me mets pas de pression – je crée de manière libre.

Mes journées se terminent soit par un dîner maison composé de produits du marché de producteurs locaux avec des amis, soit par un spectacle quelque part dans la ville. Être levée tôt le matin me force à me coucher tôt le soir, alors je préfère généralement les soirées décontractées et agréables à la maison.

« Ce que j’apprécie le plus à propos de L.A., c’est la motivation de chacun »

quelques mots clefs POUR Décrire tes peintures ?

Curieuses, enjouées, sans complexe, libres et adaptables. Je pense que ces mots peuvent décrire par exemple ma pièce : « Inside Out and Back Again ». La toile était presque aussi haute que moi et je voulais essayer quelque chose de nouveau. Au lieu de garder chaque forme séparée avec sa propre couleur, j’ai décidé de superposer les formes et de changer les couleurs dans chaque chevauchement. À mi-chemin, j’ai commencé à sentir que j’avais peut-être ruiné cette toile volumineuse parce qu’elle me paraissait incontrôlable, mais je me suis laissée aller et j’ai fait confiance au processus. Elle s’est avérée être l’une de mes préférées ! Un rappel qu’il faut que je reste toujours enjouée, curieuse et libre dans mon processus.

Qu’est-ce que tu aimes de cette ville mythique ? Comment ces lieux influencent-ils ton art ?

Mythique, c’est une bonne manière de décrire Los Angeles, et c’est vraiment le cas parfois. Mais ce que j’apprécie le plus à propos de L.A, c’est la motivation de chacun. Tout le monde travaille sur un ou plusieurs projets, et ça aide à rester toujours occupé pour suivre le rythme. Au cours de l’année passée, j’ai trouvé ici une vraie communauté de créateurs, ce qui m’a permis de partager des compétences, faire des collaborations, imaginer des futurs projets…

La Californie est clairement le meilleur des états américains ! Il y a l’océan, le désert, les montagnes et les forêts. Il y a toujours une excursion à faire, à n’importe quel moment. On a aussi des bonnes vagues toute l’année. Tout ça n’aide pas à se concentrer et à faire les choses dans les temps. Mais il y a pire comme distractions non ? Le temps que je passe dans l’eau est devenu un vrai moment de méditation. L’écume qui reste après les vagues, les différents plans de collines et les formations rocheuses du désert ne sont que quelques exemples de l’influence puissante de la Californie sur mon art.

« Je passe mes journées au soleil à parcourir la côte pour surfer avec des amis »

C’est la ville des artistes, des rêves et des clichés : comment on vit avec ça au quotidien ?

C’est une ville qui est définitivement saturée de grands rêves et de grandes idées, ce qui peut être bon ou mauvais. C’est bien de garder l’esprit ouvert et je pense que la collaboration avec les autres dans cette grande communauté d’artistes aide beaucoup, mais quand il s’agit de votre art, je pense qu’il est bon d’être sélectif. Restez fidèle à votre philosophie, ayez de l’intégrité dans votre travail et essayez de rester bien enraciné dans cette ville de rêveurs. Je ne dis pas qu’avoir des rêves n’est pas bon, au contraire, mais les choses peuvent vite devenir un peu hors de portée dans cette ville.

Tu sembles avoir un peu la vie de rêve : le surf, la plage, l’art, les paysages magnifiques…

Chaque jour, je me sens hyper chanceuse d’avoir la vie que je mène. Je ne le montre pas beaucoup sur mon Instagram, mais je travaille toujours dans un café trois jours par semaine. Cela me permet de créer librement et sans la pression financière que j’ai ressentie auparavant. Cela marche bien pour moi en ce moment et j’en suis très reconnaissante. Je passe mes journées au soleil à parcourir la côte pour surfer avec des amis, prendre des photos et des notes qui m’inspirent en cours de route. J’ai un colocataire génial qui m’encourage et tolère mon bordel créatif dans notre salon, des amis solidaires qui me font rire tout le temps et un bel état californien que je peux appeler mon chez moi maintenant.

Tu te soucies énormément de l’esthétique de ton compte Instagram, hyper soigné ?

Je suppose que oui – peut-être que Los Angeles est en train de m’atteindre ?! J’ai toujours aimé créer un flux soigneusement équilibré et construit. Le but d’Instagram est différent pour tout le monde mais je l’ai toujours considéré comme un portfolio, un lieu où je peux jouer avec les textures, les couleurs et les formes au format numérique. Avec son algorithme, Instagram a presque rendu impossible le développement d’une grosse clientèle, donc je me suis moins souciée de l’esthétique et j’ai essayé de nouvelles choses. J’ai récemment commencé à superposer des images dans un nouveau format style collage. Toujours dans l’optique de rafraîchir un peu les choses.

Ici, l’Instagram de Lauren : @badenhoop

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