Chloe Joyce[AUS]

  • Illustration

Chronique

Le 04.02.2019 par JULIETTE MANTELET

Australienne et ayant grandi entre la mer et le « bush », Chloe se devait d’introduire la nature d’une manière ou d’une autre dans ses dessins. La jeune femme, dont la maman était une fervente jardinière, a été élevée entourée par les plantes, comme les héroïnes de ses dessins. Des dessins du quotidien déclinant deux des thèmes majeurs de l’illustration aujourd’hui : les femmes et les plantes.

PASSION JARDINAGE

L’univers de Chloe fait tout de suite penser à celui de Rachel Victoria Hillis, à la fois par le style, fin et précis, très réaliste, et le thème des illustrations. Comme elle, la jeune australienne imagine des scènes entièrement peuplées par les plantes en pots. Elles dégoulinent du plafond, sortent du cadre, prennent tout l’espace. Elles sont au premier plan et les femmes, comme chez Rachel, donnent l’impression de n’être qu’un élément secondaire, simplement les habitantes de cette jungle urbaine. Chloe possède un trait d’une grande finesse. Elle décline dans ses illustrations une très vaste diversité de plantes et surtout de feuillages. En les contemplant, on peut s’amuser à les reconnaître, comme si l’on se baladait dans un arboretum ou un jardin botanique. Chloe utilise les outils numériques plutôt que l’aquarelle et ainsi, ses couleurs sont plus intenses, plus tranchées, moins diluées. Chaque couleur est à sa place, avec des délimitations bien respectées entre chaque plan.

LE FENG SHUI ILLUSTRé

Chloe et Rachel, comme Minerva GM, Juliette Léveillé ou encore Beya Rebaï, appartiennent à cette même génération d’illustratrices qui, chacune avec leur style, dessinent les femmes et la nature avec empathie. Pour Chloe, la femme trouve enfin sa voix en s’imposant dans la société. Est en train de naître une « nouvelle vague d’illustratrices féminines » qui souhaite illustrer des sujets sociétaux contemporains. D’où l’irruption des femmes dans une nature chatoyante, soucieuses de l’environnement – au sens large – qui les entoure. Chloe, elle, se passionne pour le vert depuis que sa mère, plus jeune, lui avait demandé parmi ses tâches quotidiennes de prendre en charge l’arrosage du jardin. Cette tâche, raconte-t-elle, lui a appris le respect de la nature. Depuis toujours Chloe a appris à contempler ce petit monde fascinant, si minutieux et précis. Par ses dessins, elle invite désormais son spectateur à méditer sur l’importance de la nature dans nos environnements. Et plus généralement, à l’attention commune que l’on doit à tout prix porter aux sujets de la Terre.

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