Carly Palmour[USA]

  • Photographie & Cinéma

Chronique

Le 24.09.2019 par Juliette Mantelet

Carly Palmour, SUR LA ROUTE

En marge de notre dossier Rêve Californien, nous ne pouvions pas ne pas vous reparler de Carly Palmour. Cette photographe américaine, installée à Los Angeles, qui parcourt l’Amérique de long en large chaque année et nous offre sa vision personnelle de ces mythes américains standardisés et s’inscrit dans le panthéon artistique californien.


Article publié le 24 Septembre 2019 par Juliette Mantelet.

Sur la route. La mythique route 66. En Ford Mustang ou en Cadillac. Une route bordée de motels, de stations essence et de diners. C’est la traversée des États-Unis. Le road trip éternel à travers un pays immense, aux clichés ancrés dans l’imaginaire du monde entier. De Jack Kerouac et Robert Franck jusqu’à Stephen Shore ou William Eggleston. De « Thelma et Louise » à « Little Miss Sunshine ». Une source d’inspiration inépuisable pour les artistes. L’Amérique se traverse, s’observe, se découvre par ce road trip, réel ou en images. Carly Palmour, née en Alabama et installée à Los Angeles, parcourt ce fameux pays de long en large chaque année et livre sa propre vision de ces mythes américains standardisés. Un hommage rendu à tous les grands maîtres, Robert Franck notamment, décédé il y a peu.

SUR LA ROUTE

Robert Franck a signé « Les Américains », un livre devenu iconique. Stephen Shore s’est consacré à ses « Surfaces Américaines ». Carly Palmour dévoile ses « Missives from the road ». Elle voyage à travers le pays et se rend dans de petites villes de l’Amérique profonde. Avec en fond sonore les Grizzly Bear, en boucle, et son appareil à portée de main. Elle reprend les mythes, poursuit le travail. Photographie dans des grands plans d’ensemble très cinématographiques une enseigne McDonald’s, une belle voiture, un motel sur la route. Ça se contemple comme un paysage qui défile, avec un bon son, les fenêtres ouvertes.  Comme si nous plongions au cœur de l’Amérique à ses côtés. Une porte d’accès pour nous, Européens, à ce road trip américain initiatique. Un passage obligé.

Une certaine nostalgie se dégage aussi de ses images à l’argentique. Où l’humain est souvent solitaire, où les diners sont vides. Tout semble s’être arrêté. Le temps est suspendu. Le plateau et les jeux de piscines abandonnés. C’est la nostalgie d’un temps où tout semblait plus simple, d’une Amérique rêvée, fantasmée et glorieuse. Et l’on s’interroge alors sur la vivacité de ce rêve américain. Les USA fascinent-ils toujours autant ? Malgré le désastre écologique, le port des armes, la peine de mort, les tueries et Donald Trump… Et surtout, une telle liberté est-elle encore possible ? Les paroles d’un des derniers titres de Lana Del Rey, reine de la musique de road trip, intitulé « Looking for America », sont équivoques : « That’s another place and time, where I used to go to drive-ins and listen to the blues. So many things that I think twice about before I do now. I’m still looking for my own version of America. One without the gun, where the flag can freely fly”. Les temps ont changé.

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