Allrich[FRA]

  • Mode

Chronique

Le 28.11.2019 par JULIETTE MANTELET

La maille, Katja Baron l’a dans son ADN. Enfant, elle recevait à chaque Noël au pied du sapin des robes tricotées par sa grand-mère qui ne lâchait jamais ses aiguilles. Après des études de mode à Berlin, sa ville natale, Katja a travaillé pendant 20 ans en tant que styliste maille pour les plus grandes maisons de Sonia Rykiel à Vanessa Bruno, sans oublier Zadig et Voltaire. Forte de cette expérience, elle a lancé en 2019 sa propre marque de tricots, Allrich, à prononcer « al-riche », nom de jeune fille de sa grand-mère allemande. Un hommage à celle qui lui a transmis cet amour de la maille et du fil. Avec Allrich, la maille prend un coup de jeune : elle se met à l’éthique, se pare de fils scintillants, de couleurs festives. Loin des ultra classiques, une maille bien relevée.

MAILLE DE CARACTère

L’hiver s’installe et on ne peut que partir à la recherche de ce pull parfait, celui que l’on pourra enfiler tous les jours avec un jean comme avec une petite robe noire, sans réfléchir. Et sans compromettre notre style. Ça, Katja l’a bien compris. Avec Alex, son compagnon, ils imaginent des mailles « no brainer ». Ensemble, ils ont une petite fille et le matin Katja n’a donc pas le temps de passer 3h sur sa tenue. Les modèles Allrich se veulent faciles à porter et à associer mais toujours stylés. Alex et Katja redynamisent la maille avec leurs imprimés animaux, leurs couleurs douces et vitaminées, ces manches longues et ces cols V et surtout cette brillante idée d’introduire dans chaque maille un fil de lurex ou de viscose métallisé pour un effet lumineux et disco. Une touche de folie, un petit côté boule à facettes qu’on adore. Ce n’est pas pour rien que Katja rêve de retourner dans les années 80, époque de liberté stylistique absolue, pour passer une soirée au Studio 54 de New York ou au Palace parisien et habiller Debbie Harry. « Girls Just Want to Have Fun », chantait Cyndi Lauper.

Cette liberté stylistique, Katja la puise aussi dans sa jeunesse à Berlin. Des années où il régnait dans la capitale allemande une liberté absolue. « Les gens se laissaient tranquilles, ne se jugeaient pas ». Berlin ville du no jugement où l’on peut avoir les cheveux bleus, la crête punk ou le style techno. Comme Stephanie de Temper Berlin, Katja a emporté avec elle cette ouverture d’esprit. Et mêle cette énergie berlinoise au savoir-faire parisien.

Les Allemands étant souvent en avance en matière d’écologie, la marque est bien sûr éthique. Tous les modèles sont fabriqués en Italie ou en Angleterre, dans des ateliers que Katja a visités et qui proposent de bien meilleures conditions de travail que ceux qu’elle a pu voir pendant ses années dans les grandes marques. Elle a appris de son passage dans le luxe et essaie de mieux faire aujourd’hui. La marque ne produit qu’en très petites quantités, pour ne surtout pas avoir du surplus de stock. Sachez d’ailleurs que les choses avancent doucement à ce sujet puisque le Sénat a voté en septembre l’interdiction de destruction des invendus non alimentaires, notamment les vêtements. Pratique auparavant courante dans la mode de luxe.  Katja refuse aussi de suivre les saisons et veut plutôt proposer ce pull meilleur ami que l’on garde un bon moment.

Allrich fait d’ailleurs partie de la boutique éphémère eco-friendly de la plateforme Face to Face pour un Noël responsable au Grand Quartier jusqu’au début du mois de janvier. Un projet soutenu par notre agence Le Lab.

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